Lettre V Yétikya
Le yétin dû mettre ses griefs de côté parce qu’un adversaire mortel pointa le bout de son museau. Yétikya, mère de tout les yétins, sortis de sa tanière accompagnée de son yubo consort, un en-cas qu’elle ne se décidait jamais à dévorer. La reine avait mal dormis et s’était réveillée de très mauvaise humeur, elle rugit à en faire trembler l'écorce. Dans un élan de folie, elle se mit à courir en soufflant un feu violet sur toute la végétation qui se trouvait sur son passage. Tout le Vide était en panique, excepté le Cousin Yétin qui détestait Yétikya et observait d’un air blasé la grosse reine faire n’importe quoi. Il prit en chasse l’immense matrone et donna un peu de temps au yétin-qui-aimait-la-fleur pour trouver une solution. Yétin du Vide se dirigea vers le Gardien de Lumière qui protégeait les environs. L’animal expliqua à la grande créature à fourrure blanche que Yétikya brûlait la végétation en répandant le feu venimeux. Fou de rage, le Gardien s’élança et ordonna à la foudre de frapper la reine courroucée pour la calmer. Secouée, la grosse carnivore préféra battre en retraite en chancelant et en remuant son postérieur dodu.
Le Cousin Yétin était mort en combattant la Génitrice…mais le Gardien de Lumière était juste et clairvoyant. Il insuffla de nouveau la vie au héros et le transforma en Zorai. Il lui fit don d’un masque de gardien pour le marquer comme son égal. Plus de crocs ni de griffes mais des mains pour créer et un esprit pour penser. Voyant que les restes de feu violet menaçaient de brûler la fleur blanche, l’homin bleu demanda au yétin du Vide de creuser le sol pour déterrer la fleur qui avait horreur de cette idée et supplia qu'on la laisse en paix. Le Cousin Zorai emporta la fleur dans les Cités de l’Intuition, un morceau d'écorce paisible, sans yétins et sans feu venimeux. À l’endroit où il la planta, il y avait des fleurs, de toutes sortes de couleurs. Des roses, rouges, bleues, jaunes et blanches comme elle. Le Cousin fit ses adieux au yétin et le laissa seul avec sa précieuse protégée.
Et soudainement, il n’y eu plus un bruit.
Tout était calme mais la fleur demeurait transie de peur et traumatisée d'avoir été déracinée. Le carnivore chanta en espérant lui apporter du réconfort. Lentement et timidement, elle déploya ses pétales et fini par se montrer. Elle ne reconnaissait plus rien, un sentiment de vertige s’empara d’elle mais le chant du yétin du Vide lui était familier, elle l’avait souvent entendu hurler la nuit. La fleur blanche se calma et cessa de craindre le grand prédateur.
Il était son ami et son affection était sincère.
À suivre
Mata yumé
Yétin du Vide