Il paraît que comme l’athlète fait ses exercices chaque jour, l’auteur doit lui aussi faire les siens chaque jour.
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est mon chef. Et le chef a toujours raison. Donc, après avoir largement laissé s’exprimer mon côté contestataire, j’ai fini par me dire qu’il avait peut-être raison.
Je n’aime pas les déclarations d’intentions et autres bonnes résolutions. On commence par dire “je vais écrire un texte tous les jours”, on se cale même un horaire pour ça, puis au bout d’une semaine plus rien, et on finit trois mois plus tard par dire “haha je passe pas souvent, mais en fait, chuis pas mort !”. Le syndrome blog. C’est que quand on n’a rien à dire, on gagne souvent à la fermer. On gagne surtout à ne pas dire à tout le monde “ho, hé, ho, regardez-moi, regardez, je vais le faire !” si y’a toutes les chances qu’on se rétame.
Malgré tout, le chef a toujours raison.
Donc je tente, et on verra bien. Mais je ne promets rien ! Ni qualité, ni ponctualité, ni régularité. Je tente d’écrire un peu tous les jours.
C’est un peu bizarre d’écrire ça, parce qu’en fait, j’écris déjà tous les jours. J’écris des trucs que personne ne lit parce qu’ils restent dans un dossier, oubliés ; des textes de documentations (que personne ne lit non plus, sans doute, mais après je peux pointer des liens et dire “lit ça”) ; des petites histoires sur le forum de ryzom ; des morceaux d’univers sur Khaganat ; des réflexions un peu partout sur le net avec au moins mille identités (ou cinq, mais ça fait moins légendaire) ; des lignes et des lignes sur IRC, dans les chats… Il y a des jours où je sais que j’ai bien écrit à cette petite douleur dans les doigts, à force de taper comme une bourrine sur le clavier.
Mais, là où le chef a raison (je vous ai dit qu’il a toujours raison ?) c’est que tout ça, ça ne compte pas. Enfin, il ne dit pas ça comme ça, c’est un très bon chef. C’est moi qui le dis : ça ne se voit pas. Et je sors de tout ça en me disant “ouiiin, j’écris jamais rien !” Ce n’est pas vrai, mais je ne le sais pas.
Donc je vais essayer de faire comme il a dit. Un petit texte ici chaque jour. Sans rien promettre, j’insiste. Je ne veux pas me mettre un objectif trop grand : les objectifs ne me manquent jamais et jusque là, ça n’a jamais rien donné de terminé. Je préfère appliquer la première leçon de l’anti-procrastination : fais chaque jour un pas de plus.
Voilà à quoi va servir cette suite de textes : à marquer chaque pas.
Certains jours, ça ne sera qu’un lien vers un autre texte écrit ailleurs sur le web. Bon, ça sera sans doute ceux ayant la meilleure qualité… D’autres jours, ce sera un blabla insipide ici (comme là). Il y aura des chroniques des jours presque ordinaires, où l’administration devient un dragon et la lettre de relance est l’épée de la fière guerrière ; des textes sans queue ni tête ; des exercices littéraires à la qualité douteuse ; du réemploi sans vergogne de vieux trucs dans les cartons ; peut-être quelques perles au milieu de tout ce bazar.
Mettre ça dans la catégorie “Un jour presque ordinaire” va très bien : après tout, c’est un jour après l’autre !
Ce qui est sûr, c’est que je n’ai pas l’angoisse de la page blanche. Les idées de ce qu’il faut écrire ne me manquent jamais. Demain, ou peut-être ce soir, il faudra que je vous parle du chef1). Puis de mon clavier2). Et de Schéhérazade. Des oiseaux. De la lumière. De la foi. Des oursons à la guimauve. Des sourires et des larmes. Des notes de bas de page. De tout et surtout, de n’importe quoi. Bon courage si vous voulez suivre !
Les textes que je considère comme intéressants, je continuerais de les mettre en avant par ailleurs, hein… Lire cette bouillie ne présentera d'intérêt que pour les plus masochistes ou pour les entomologistes siphonnés.