Minuit approche, et la route reste vide.
Nuit après nuit, j’ai attendu après des songes évanescents, veillant longtemps après les douze coups fatidiques, guettant le silence, et l’absence.
Mon cœur bat seul dans cet espace immense. La perte le perce et le déchire. Je peux crier dans ce néant ; l’écho même me fuit.
J’évoque les palais d’autrefois, les contes qui emplissaient nos âmes, cette chaleur dans nos sourires. Les souvenirs deviennent des mausolées de glace, brisés par les larmes qui les touchent.
À courir après les rêves, on gagne un temps le paradis ; mais à la fin, ne restent que ruines et désert.
Cette leçon se répète, rêve après rêve, avec toujours la même conclusion. Cette peine immense d’avoir trop demandé, trop désiré, trop osé.
L’âme est le prix de l’arrogance ; à chaque fois, un peu moins, jusqu’à ce qu’un jour, on se réveille, incapable de rêver.
C’est la leçon onirique la plus importante : savoure le présent, méfie-toi de tes désirs, ne leur donne jamais forme.
Parfois, les Rêves ont des échos dans le Réveil, et parfois, les Règles les suivent, se frayant un passage dans la mélancolie quotidienne, semant l’espoir puis la tristesse.
Je reste seule encore un moment, entre veille et sommeil, prenant soin d'un espoir que je sais devoir enterrer.