Nombre de chercheurs accumulent les documents sur la période de Börszk. L'ascension de l'Empereur-Démon a marqué l'ouverture d'une nouvelle ère sur le Continent d'Hébraïn et les légendes qui entourent ce moment de l'histoire complexifient le travail de l'historien qui cherche à reconstruire une vue réaliste des divers évènements.
Il faut commencer par poser le contexte de l'émergence de Börszk. S'il n'est pas possible de dater précisément la naissance d'une Ombre de son genre, les recherches s'accordent à estimer son arrivée aux alentours de 300 après la fondation de l'ordre des Paladins d'Ëckmart. Le repère n'est pas anodin, car la situation sur Hébraïn à cette époque ne peut être comprise sans prendre la mesure de cet ordre aujourd'hui disparu.
Les Paladins avaient eu trois cent ans pour se répandre dans la société et apporter leur vision politique au Continent. Leur ordre était très probablement antérieur à la structuration qu'avait apporté Ëckmart, mais leur puissance ne s'est réellement déployé qu'à la suite de l'intervention de cet Omien sanctifié. Le succès des Paladins s'expliquait aussi en bonne part par les propriétés particulières de la Source, qui faisait émerger des Ombres de toute sorte depuis des siècles. Les Paladins s'étaient spécialisés dans l'éradication de ces personnes, et le reste de la population leur en était relativement reconnaissante.
Les Ombres qui venaient de la Source avaient tendance à ne pas être très fréquentables. Solitaires, affamées, leur arrivée dans une région signifiait des meurtres ignobles, des pestes, et nombres de fléaux, d'où le nom de “démon” qui leur a souvent été associé. Ce n'était évidement pas le cas de toutes, et la dissémination d'espèces comme les Meteb, les Diseurs de Vérités, ou les Chazrals montrent que certaines Ombres ont réussis à survivre suffisament pour se reproduire et passer sur d'autres Continents, sans éveiller les pulsions génocidaires des peuples qu'ils fréquentaient. Mais d'autres avaient un peu trop tendance à se nourrir des Omiens pour que ces derniers les apprécient. Des groupes de chasseurs spécialisés s'étaient mis en place depuis des temps immémoriaux, et les Paladins d'Ëckmart n'en étaient qu'un exemple parmi d'autres, un exemple efficace et structuré. Leur formation militaire leur permettait de sortir vainqueurs et sans trop de pertes de la plupart des combats. Leur rigueur morale trouvait un écho chez la population exangue. Leur conception du monde et leur charisme trouva une adhésion dans toutes les couches de la population.
Cela eu des conséquences. Les Paladins étaient en faveur d'un eugénisme et n'avaient que mépris pour les sang-mêlés, supposés porteurs de la “peste noire”, c'est à dire des défauts qui étaient censés définir les Ombres. Au IIIe siècle après Ëckmart, la population d'Hébrain était composée majoritairement d'Omiens, et au sein de ce groupe, tout ce qui dépassait d'une certaine norme avait tendance à être écarté. Il ne fallait pas être trop grand, trop petit, trop poilu, avec des dents trop pointues ou une quelconque malformation ou particularité physique. Les archives de cette époque ne parlent pas directement de cet eugénisme, mais on le devine à travers certaines pratiques, comme la “présentation aux Dieux” qui était l'occasion de baptiser les enfants et qui s'accompagnait d'un examen physique complet. Les enfants “touchés par l'Ombre” étaient “traités”. Le sens du traitement différait d'un lieu à l'autre. Généralement ils étaient rassemblés et emmenés pour être abandonnés dans les souterrains qui parsèment Noria. Dans certains cas, ils étaient “purifiés” et les artefacts qui ont pu être trouvés suggèrent que cette purification se faisait par le feu et par l'extraction magique de leur essence.
Pour la population qui se conformait à ces pratiques, la vie devait être acceptable. Le IIIe siècle se caractérise par une période de prospérité avec la création de nombreuses fermes et villages. Des règles hygiénistes limitaient la propagation des maladies. La société obéissait strictement au système de caste. Peut-être un peu trop strictement, car la caste des “sans-nom” était manifestement une population d'esclave et l'ordre hiérarchique décourageait tout espoir de migration sociale.
Les Paladins s'occupaient de morale, pas de politique, et l'ensemble du Continent était morcelé d'innombrables royaumes pris dans de complexes jeux d'alliances. Si un ordre hégémonique était en place dans la structuration de la société (qui servirait plus tard à Börszk), cela n'empêchait pas les chamailleries entre seigneurs et d'innombrables petits conflits. Il n'y a pas eu de conflit de grande ampleur au IIIe siècle, mais de nombreuses place-fortes changeaient de propriétaires au fil de batailles locales.
Sans surprise, cette période fut caractérisée par une certaine stagnation au niveau intellectuel et culturel. Le premier siècle voit l'apparition de quelques sortilèges utiles, mais au fur et à mesure que l'ordre des Paladins se répandait, la curiosité et la divergence étaient étouffés.
Cette période vit aussi un grand recul de la croyance religieuse. Les textes regorgent des descriptions des pratiques rituels, mais il s'agissait de conformation à l'ordre social et non de cet amour des petits Dieux qu'on peut croiser partout sur Noria. Nor et ses Nori recevaient bien évidement leurs dévotions dans les grands centres urbains, mais les nouveaux villages ne se mettaient pas en frais pour construire des bâtiments religieux destinés à la dévotion. Les prêtres avaient un statut social enviable… et très axés sur leurs privilèges terrestres. La maison des prêtres dans les nouveaux villages était souvent plus luxueuse que l'oratoire destinés aux Dieux.
On comprendra mieux ce recul en se replaçant dans le contexte de l'époque : entendre des voix et voir des esprits était associé aux manipulations des démons. Il est plus que probable que les Paladins ajoutèrent des petits Dieux à leur tableau de chasse en les confondant avec des Ombres. Ce sont tous des esprits, et faire la différence demande de prendre le temps de discuter. La discussion n'était pas une option à cette époque. Les petits Dieux se turent, les Omiens se mirent à prier sans vouloir de réponse et donc sans y mettre tout leur cœur, et le continent se vida doucement de sa magie divine. En 50 après le Couronnement de Börszk, une estimation comptabilisait moins de 2 000 dieux sur l'ensemble du Continent.
Peu d'historiens osent parler de génocide pour cette période. Les Paladins restent associés, dans la culture populaire, à la défense du “Bien”, et le meurtre de masse semble être une pratique inventé dans les guerres de Börszk. Pourtant, la période des Paladins voit la quasi disparition de nombreuses espèces conscientes et animales, sans parler des Petits Dieux. La mythologie de la lutte du Bien et du Mal amena à catégoriser le monde entre ce qui avait le droit de vivre, et ce qui devait disparaitre.
Au début du IVe siècle, la zone de la Source est occupée en totalité par les Paladins. L'endroit est extrêmement contrôlé et une troupe nombreuse stationne à la Source même et occis tout ce qui tente de passer. Mais la Source est un phénomène particulier, qui s'enfonce dans les entrailles de la terre. Si les démons les plus impressionnants sont forcés de passer par les paladins, et n'ont aucune chance de s'en sortir, les plus petits arrivent parfois à se glisser dans les failles souterraines. Là, dans les profondeurs, ils ont une légère chance de survie. Les Paladins étaient conscients de ce risque, et bombardaient régulièrement les failles de sorts délétères pour les Ombres. Celles qui arrivaient à échapper à ce feu vengeur devait ensuite faire face à la faim… et à celle de leurs congénères. Les Ombres rescapées n'avaient d'autre choix que le cannibalisme pour gagner un peu de force et espérer survivre. Si elles passaient cette épreuve et arrivaient à quitter la zone de la Source, leur chance de survie augmentait à peine. Même parmi le Peuple Souterrain, on se méfiait des Ombres et de leur appétit. Mais on leur donnait une chance.
Le Peuple Souterrain fut ce qui sauva Börszk et probablement Hébrain. Si la surface était le royaume du Bien et d'une morale triomphante et extrêmiste, les Abysses étaient considérées comme l'antre du Mal. Les Paladins et autres aventuriers en quête de sensations fortes et de trésors à piller s'y enfonçaient parfois, mais ne s'y installaient pas. Le réseau de caverne était suffisament labyrinthique pour que les populations qui s'y réfugiaient puissent échapper à ces purges régulières. Tandis qu'à la surface, une normalisation excessive s'installait, les abysses récupéraient tous les “monstres” refoulés de la surface. Les enfants impurs abandonnés en forêt ou à l'entrée des grottes étaient généralement récupérés et élevés dans les ténèbres. Si les peuples de la surface croyaient limiter les incursions des “démons” par ces sacrifices, en réalité ils grossissaient ce qui deviendrait l'armée de leurs cauchemars.
On ne sait pas quand Börszk s'installa dans ces souterrains et les premières années de sa présence sur Hébrain restent floues. Le point de repère reste le Serment de Börszk.
En 352 après la fondation de l'ordre des Paladins d'Ëckmart, un rassemblement eu lieu dans la ville souterraine de Katarzin, autour de la personnalité de Börszk. Il est déjà décrit comme un individu charismatique, d'une taille immense, et possède les attributs qui seront son identité par la suite, mais on peut questionner la validité des témoignages de l'époque, qui ont eu le temps d'être remanié lors de l'établissement de l'Empire. Autour de lui était rassemblé un groupe hétéroclite dont la liste varie suivant les sources. Il est certain qu'il y avait déjà à son service d'autres Ombres, des Vokkälfar, des Reptiliens, quelques Arachnes, et nombres d'Omiens ayant grandis dans les ténèbres. Ce jour là, Börszk leur fit le serment qu'ils marcheraient un jour librement à la surface et que celle-ci leur appartiendrait. Et il leur demanda, pour sceller ce serment, de le couronner roi lorsque la Source aurait été reprise.
Ce serment mit du temps à s'accomplir. Börszk était quelqu'un d'une intelligence redoutable. Si les ballades chantent sa force au combat et sa puissance magique, elles rendent rarement justice à son sens de l'organisation, qui fut la clé de son succès. Il avait visiblement déjà des suivants depuis un moment au moment du Serment ; il continua à les préparer à sa grande œuvre. Ils harcelèrent la Surface quelques années, accumulant expérience et puissance, tandis que Börszk plaçait ses pions à la Source. Aidé des Changeformes et des Modeleurs, il fit recruter des gens à lui par les Paladins, retournant contre eux leur croyance qu'un corps parfait était exempt d'allégeance au “Mal”. Les Changeformes pouvaient prendre l'apparence des Paladins les plus beaux. Les Modeleurs transformèrent les corps de volontaires afin qu'ils correspondent à ces mêmes idéaux. L'abnégation de ces soldats doit ici être saluée : infiltrés durant plusieurs années au sein de leurs ennemis, contraint à des actes qui leur répugnaient probablement, ils s'insinuèrent dans les divers couches de l'organisation.
Börszk n'avait pas prévu la miséricorde pour les Paladins. Lors de la Nuit Sanglante, ses agents éliminèrent les sentinelles, firent entrer les troupes à la citadelle construite autour de la Source. Quelques jours auparavant, ils avaient empoisonné les stocks d'eau et de nourriture, ce qui diminua d'autant la résistance qu'ils purent rencontre. La citadelle tomba en une seule nuit et il n'y eu aucun rescapé chez les Paladins stationnés là. Au matin, la citadelle était fermée.
Lorsque la population dans les terres alentours découvrit qui était leur nouveau maître, la contre-attaque s'organisa. Il n'était pas question de pourparler, et les paladins de tout le royaume se préparaient à un siège laborieux. Cependant, Börszk réussit à proposer une alternative à la population. Aidé d'un Tisseur de Rêve et du pouvoir de la Source, il envoya un message onirique qui fut transmis à plusieurs jours de la Forteresse. Ce message déclarait que quiconque lui jurerait fidélité avec sincérité serait épargné et qu'il suffisait d'un simple petit rituel pour marquer cette dévotion. Le rituel était à la portée de tous : il suffisait de faire couler quelques gouttes de sang sur la terre en prononçant certains mots.
Il est douteux que beaucoup de gens aient fait ce rituel dans les premiers jours. On avait enseigné à tout le monde que les démons étaient des êtres féroces et menteurs et il semblaient que les paladins sauraient reprendre la forteresse, même si le combat serait rude.
Börszk n'avait évidement pas prévu de se faire piéger au milieu de ses ennemis, même avec l'accès à la Source. Dans les jours qui avaient précédé la Nuit Sanglante, tout le pays avait été truffé de sortilèges en tout genre et des tunnels avaient été creusés dans les mois précédents afin de relier la Surface de cette zone au monde souterrain, n'attendant qu'un dernier coup de pioche pour s'ouvrir. Lorsque les armées paladines furent rassemblées, les sortilèges furent déchainés, brûlant la terre et les guerriers. Depuis la forteresse, Börszk et ses magiciens amplifiaient la puissance de destruction de cette magie. Cette attaque imprévue fit des dégâts terribles dans l'armée adverse, mais les paladins se reprirent rapidement et mirent des barrières de protection en place. C'est alors que la terre s'ouvrit et vomit les légions souterraines. La colère des “monstres” contraints à la vie sous terre, leur nombre, et la préparation militaire rigoureuse qu'ils avaient suivi ces dernières années firent pencher la balance de leur côté. Mais tout n'était pas gagné. C'est à ce moment que les nécromanciens entrèrent dans la bataille : relevant ceux qui étaient tombés, transformant en zombi asservis les corps des paladins tombés, l'armée de Börszk prit définitivement le dessus.
Cette victoire rapide et brutale délita la cohésion de ces alliances. Ivres de gloire et de rage, les troupes dévastèrent la campagne environnante, pillant largement et sans ordres. C'est à ce moment que certains fermiers se rappelèrent le rituel de Soumission à Börszk ; ceux qui le firent à temps échappèrent à la mort, marqué du Sceau du Démon. Cependant, ils n'échappèrent pas forcément aux pillages de leurs ressources.
C'est ainsi qu'en quelque jours, Börszk conquis l'un des endroits les mieux défendu d'Hébrain et réduisit à néant une grande partie des forces armées paladines, avec peu de pertes de son côté. Cette victoire éclatante assit durablement son prestige. Nul ne lui disputa la couronne qu'il ceignit à son front, tous ceux qui étaient présent lui jurèrent fidélité et dévotion. Ce couronnement arriva 27 ans après le Serment et marqua le début de l'Ère de Börszk. À cette époque, son titre était “Roi Démon”. Utiliser ce mot de démon, qui avait été utilisé par leurs ennemis pour les discréditer, était une façon de marquer symboliquement les esprits en indiquant qu'un nouvel ordre voyait le jour. Ce qui était banni serait bientôt la règle, ce qui était renié deviendrait la loi.
On ne sait pas de quand date la viste de Börszk à l'Oracle de Yorenda. Avant le Serment ? Avant le Couronnement ? Plus tard ? Peut-être même que Börszk n'alla jamais consulter l'Oracle, et que la prophétie que lui fit cette dernière est apocryphe. De nombreux récits parlent de cette histoire mais les dates fluctuent. Cet épisode est cependant d'une importance trop grande pour qu'il n'en soit pas fait mention dans cet exposé.
Börszk se rendit donc à l'Oracle de Yorenda, comme cela devint ensuite une coutume pour les démons atteignant l'âge de l'autonomie. L'Oracle lui délivra le message de son destin : il aurait un choix à faire. Aimer et connaître la paix, ou gouverner et devenir le plus grand empereur ayant jamais vécu sur Noria. Quelque soit son choix, il devait sacrifier soit la paix et l'amour, soit la grandeur et la puissance, et accomplir de plus un autre grand sacrifice pour espérer voir l'autre moitié s'accomplir. Enfin, l'œuvre de sa vie ne connaitrait pas d'héritier. Nombre de chants racontent tout cela, et la réaction du Roi Démon, en des termes plus poétiques. Que la prophétie soit apocryphe ou non, il faut reconnaitre qu'elle résume des passages essentiels de la vie de Börszk.
Après presque un an à consolider sa position à la Source, Börszk et son peuple durent faire face aux pressions des pays alentours. Les paladins recommençaient à rassembler leurs forces et les divers royaumes considéraient qu'un roi démon était une menace inacceptable. Les armées se rassemblaient. Parallèlement à cela, Börszk devait envisager l'afflux non endigué des Ombres depuis la Source. La Source, comme aujourd'hui, n'est pas forcément extrêmement prolifique, mais cela finit quand même par faire des gens à gérer. De plus, le peuple souterrain restait à l'étroit. Plutôt que d'attendre de se faire envahir, Börszk commença une politique de conquête.
Une victoire en amenant une autre, son territoire s'agrandit peu à peu. Les terres prises étaient laissées en gestion à ses lieutenants les plus fidèles et le roi devint empereur. En l'an 13 après le couronnement, Börszk prit sans grande difficulté un arrière-pays sans histoire, en dehors d'un détail : c'était un des rares endroits où une présence divine se faisait sentir. L'annexion et la destruction du Temple de la Dame Souriante marque un ralentissement dans la phase de conquête. Le territoire important sur lequel règne Börszk lui permet de distribuer terres et fiefs à qui en veut. L'assimilation des populations locales demande du travail afin de limiter les risques de rébellion. Mais si on en croit la légende, la rencontre de Börszk avec la Dame Souriante marque ce “choix” décrit dans la prophétie, où le démon préféra son empire à l'amour.
Il s'ensuit presque vingt ans d'une paix relative, avec de nombreuses escarmouches à la frontière, mais peu d'extensions. Börszk ne renonce pas à conquérir le continent pour autant, mais il consolide la gestion de son empire et forme tout son peuple à ses ambitions.
En 34 après le Couronnement, des nouvelles arrivent à la Source comme quoi les démons emprisonnés au fil des siècles dans la citadelle d'Emarûl ont pu se libérer, affaiblissant encore l'ordre moribond des Paladins. L'arrivée de certains de ces démons à la Cour relance les conquêtes et les pillages. En 37, au terme d'une campagne assez longue, Emarûl est assiégée, puis prise. À partir de ce moment, il n'y a plus d'adversaires capables de résister à l'avancée de l'Empereur Démon, chaque royaume vers lequel il envoie ses armées tombe invariablement. La politique de conquête évolue : alors que les territoires autour de la Source sont imprégnés de la culture impériale, les royaumes nouvellement conquis gardent une certaine autonomie. En quelques années, quasiment tout le continent est entre les mains de Börszk. Il laisse de côté la Forêt, trop complexe à conquérir pour un intérêt limité, et n'essaie même pas de passer les Ponts sur les deux Fleuves. N'ayant plus aucun ennemi à redouter, il consacre les dernières années de sa vie à préparer sa succession. Parmi ses dernières conquêtes figure le royaume d'Antinolaë (annexion en 43). Il passe un pacte avec sa reine afin qu'elle assure sa descendance. Mais la prophétie se réalise : Antinolaë trompe l'Empereur Démon et le prive de ses enfants. Pendant près de 8 ans, tout l'empire sera à la recherche d'un fils perdu. En 51, Börszk meure, vidé de sa magie après l'échec à retrouver le descendant qui lui aurait permis de se réincarner. Suite à sa disparition, l'Empire sombre dans des troubles de succession. Il faudra deux ans avant qu'un prétendant au trône arrive à s'imposer, surnommée la Reine des Démons. Son règne est brutal, la moindre rébellion est réprimée dans des flots de sang. En 55, elle est défaite à son tour. On apprends alors que parmi ceux qui ont permis sa mort se trouve un frère et une sœur, morts durant les évènements…. et que ces deux-là étaient les enfants légitimes de Börszk. Antinolaë avait réussi à faire croire, durant tout ce temps, qu'il n'y avait eu qu'un seul enfant, là où deux étaient nés.
L'Empire se morcellera peu à peu, chaque royaume prenant ses distances du pouvoir central dans les cinquantes années suivantes. La Source restera sous le contrôle d'une alliance formée lors du règne de la Reine des Démons. Aujourd'hui encore, malgré les siècles, les structures mises en place lors de l'Empire continuent à perdurer, ainsi que la cohabitation réussie d'espèces aux appétits très différents.