Le retour du Maraudeur

Où on voit que les amis de Laofa ont des drôles de fréquentations. Atys, son univers impitoyaaaable ♫ ♬

Laofa commençait à se convaincre qu’elle n’avait fait qu’un mauvais rêve. Elle écrivit à Verica pour lui dire où elle était. Cette dernière était ravie d’avoir enfin de ses nouvelles et vint la rejoindre. Elles parcoururent la région des Sommets Verdoyants ensemble, admirant les paysages sereins.

Puis elles rentrèrent à Yrkanis pour faire les magasins entre filles, admirant la finesse de l’artisanat matis. Soudain, Laofa reconnut un des Matis qui comme elles, semblait simplement faire des emplettes. Elle donna un coup de coude à Verica et lui souffla :
“Ho ho… Verica, si on se téléportait ailleurs ?
-Quoi, pourquoi ?” répondit Verica sans discrétion, étonnée.

Laofa vit Alric relever les yeux, les remarquer puis venir dans leur direction. Elle étouffa un gémissement. Le maraudeur les salua, dévorant des yeux son amie fyrette, laquelle s’inclina avec grâce pour le saluer. Laofa regarda avec angoisse la réaction de Verica… Elle n’avait quand même pas repris contact avec lui ? Elle savait Verica un peu inconsciente dans son genre, mais de là à sympathiser avec un Maraudeur…

Face à la réaction de la Zoraïe, Alric jeta un regard méfiant à Laofa :
“Tu as de la chance que j’ai autre chose à faire que de martyriser les faibles comme toi…”

Laofa recula en tremblant, jetant un coup d’œil aux alentours. Personne n’avait remarqué qu’un des ennemis des nations avait pénétré Yrkanis ?
“Yui ! Heu… Verica, on se sauve ?
-Ben, répondit son amie comme si de rien n’était, il faut que je retourne voir ce crétin d’artisan… J’ai encore des ressources à lui passer. Pourquoi tu veux partir ?
-Heuuu… n’importe quoi comme raison, ce que tu veux ?”

Alric sourit devant la réaction apeurée de Laofa :
“Je t’autorise à partir, Zoraïe. Je me contenterai de cette magnifique créature…”

Il se retourna vers Verica, un sourire charmeur sur les lèvres. Mais Verica comprit enfin d'où venait la panique de son amie et laissa sa nature fyros s’exprimer en lui répondant dédaigneusement :
“Arrête d’ennuyer mes amis, Alric. Ça va bien cinq minutes, mais bon…”
Alric haussa un sourcil dédaigneux devant autant d’audace. Puis il rétorqua :
“Tu n’as pas encore mes faveurs pour me demander un tel service, jeune Fyrette. Je n’ai aucun scrupule à t’envoyer par terre…
-Naturellement, c’est tellement plus facile de tuer les plus faibles que toi… répondit crânement Verica.
-Tu parles trop, petite Yubo.
-D’un autre côté, si tu me réduis en charpie, tu ne pourras plus me contempler…»

Laofa essaya de glisser discrètement un pacte entre les doigts de Verica. Elle n’était pas certaine de savoir à quoi le Maraudeur jouait avec la Fyrette, mais il valait mieux ne pas prendre de risque. Verica regarda le pacte et soupira :
“Bon, c’est pas le tout, mais on a réellement à faire… C’est un plaisir sans cesse renouvelé, Alric !
-Attends un peu, l’arrêta le Maraudeur. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver à une si jolie Sauvage…”

Il lui tendit un étrange paquet, que Verica saisit, surprise.
“Et bien merci Alric, je ne m’y attendais pas…
-Et ceci pour tes yeux.”
Il lui mit une fleur derrière l’oreille. Verica rougit.
“Merci…
-Je vous laisse. Dis à la Zoraï que je la mangerai une autre fois.”
Et Alric partit, d’une démarche de grand seigneur.


“A bientôt !” cria Verica.
“Heu…” fit Laofa. C’était une remarque étrange de dire “à bientôt” à un individu pareil…

Elle se gratta nerveusement le bras, puis se demanda ce qui la démangeait autant. Tandis que Verica finissait ses investissements avec un artisan local, elle remonta sa manche pour vérifier si une bestiole ne l’avait pas piquée. Elle sentit une sueur froide en voyant la tache qui était apparue sur son avant-bras.

“Une bête réaction allergique à… quelque chose, grommela-t-elle sans y croire. Ça ressemble à ça. C’est sans doute ça.”

Elle remit sa manche en place avant qu’on ne la remarque.

Plus tard, quand elle fut de nouveau seule, elle mit un baume sur la tache, puis banda soigneusement son avant-bras. Si c’était une allergie ou un insecte qui lui avait fait ça, ça devrait suffire à le guérir.

“Il faudra aussi que je discute sérieusement avec Verica de ses relations, soupira-t-elle. Tout ça va mal se finir…”

Vue du marché d'Yrkanis au petit matin

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