Différences
Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.
— | univers:ryzom:fakuang:005 [30/11/2020 10:36] (Version actuelle) – créée - modification externe 127.0.0.1 | ||
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+ | ====== Un combat (version bonus) ====== | ||
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+ | Elle était enfin revenue. Son joli masque bleu tordu par la haine, elle invectivait les Antekamis. Ils la regardaient d’un œil goguenard. Ils savaient que Fakuang l’attendait et qu’elle était une possible recrue, cependant un rien suffirait à ce qu’ils lui expliquent la vie. | ||
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+ | Fakuang était ravi. Elle semblait avoir bouffé un torbak. Depuis le temps qu’elle était partie, elle devait être devenue forte, motivée par son désir de vengeance et... | ||
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+ | Et non. | ||
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+ | Tout juste s’il ne s’en débarrassa pas d’une pichenette. Il ressentit une déception intense. Mais qu’est-ce qu’elle avait fait pendant tout ce temps ? Elle ne tenait même pas ses lames fermement. Elle avait la rage, certes, mais à côté de ça n’importe quel réfugié rachitique aurait pu lui mettre une mandale. | ||
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+ | Encore un espoir déçu. | ||
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+ | Il l’acheva, la laissant retomber dans la boue, contemplant d’un air sombre cette yubette qui avait, un moment, réussi à faire battre son cœur. Puis il se détourna, s’apprêtant à laisser le corps aux torbaks. | ||
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+ | Laofa lui déchira alors le mollet d’un coup de griffe. Il se retourna vers elle, surpris. Malgré sa blessure mortelle, elle essayait de se redresser. Qu’est-ce qu’elle croyait ? D’un coup de pied, il la renvoya dans la boue. Mais elle s’accrochait, | ||
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+ | Faible de corps, oui, mais son mental était fort. Elle était fascinante à s’accrocher là où la plupart des autres homins auraient renoncé depuis longtemps. Sublime... Le masque de Fakuang se tordit d’une joie démente. Tout n’était pas perdu. | ||
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+ | Sauf que Laofa était arrivée au bout de ses forces, terrassée par la perte de sang et de sève. Elle retomba. Il regarda les autres Antekamis rassemblés en cercle autour d’eux, lut dans leur regard la même avidité. Il y avait sur le masque de Pei-Jeng une question muette à laquelle il répondit d’un bref hochement de tête. | ||
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+ | Elle lança alors un soin à la Zoraie agonisante. Hoquetant, cette dernière se redressa, un peu éberluée, puis poussa un cri de rage extraordinaire avant de bondir sur Fakuang. Il esquivait ses coups de dague sans difficulté, | ||
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+ | Elle s’effondra encore, et encore une fois, on la soigna, juste ce qu’il fallait pour qu’elle ne prenne pas comme excuse la mort pour arrêter le combat. Il se défoulait avec plaisir, jouant d’elle et veillant à lui occasionner le maximum de douleur à chaque coup. C’était un jeu des plus amusants. Il devait revoir son jugement : elle était incapable de tenir une arme, mais elle savait encaisser. Elle se battait avec le même sens de l’humour qu’un Antekami : avec une conviction inébranlable, | ||
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+ | Que c’était bon ! | ||
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+ | Quand il jugea qu’elle avait assez pris de coups pour être ouverte à toute proposition, | ||
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+ | Puis il la laissa se relever encore. Qu’allait-elle faire ? S’incliner, | ||
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+ | Elle lui fonça dessus, sa haine visiblement décuplée. Il reprit sa danse avec elle, un sourire dément sur le masque. Une fois qu’ils lui auraient appris à se battre, elle serait extraordinaire. Ho, comme il lui tardait qu’elle puisse lui rendre les coups ! | ||
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+ | Puis elle se mit enfin à parler, à reprendre son habitude de poser des questions. Il savait qu’une fois lancée, elle ne s’arrêterait pas avant d’avoir trouvé toutes les failles de l’argumentaire. Mais pas aujourd’hui. Elle aurait le droit de poser des questions quand elle arriverait à le toucher. Il lui remit le masque dans la boue, pour lui apprendre l’humilité. | ||
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+ | Les heures passaient dans ce combat risible, dont le seul intérêt était l’acharnement sans faille de la Zoraïe. Elle aurait pu arrêter à tout moment, rien de l’obligeait à se relever, mais à chaque fois elle se redressait, sachant pourtant qu’elle n’arriverait à rien. | ||
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+ | Il devait le reconnaître, | ||
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+ | Et puis il avait les bras douloureux à force de frapper. Elle n’allait quand même pas gagner ce combat en l’épuisant à la tâche ? L’aube ne devait plus être loin. Les Antekamis autour d’eux n’étaient plus moqueurs et amusés, ils étaient aussi fascinés et stupéfaits que lui. Rien ne l’arrêterait ? | ||
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+ | Elle tenta une dernière fois de se redresser, avant de retomber, ses forces l’abandonnant. Ils lui balancèrent alors plus de sorts de soins, Fakuang essaya de la ranimer en lui tapotant le masque : mais elle avait visiblement passé une limite que la magie ne suffisait plus à compenser. | ||
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+ | -Elle a du potentiel, déclara Pei-Jeng Pingi dans le silence qui s’était abattu sur la clairière. | ||
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+ | Fakuang ne répondit rien, se contentant de serrer la Zoraie inconsciente dans ses bras. Oui, il ne s’était pas trompé. Elle avait le bon potentiel. | ||
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+ | Ils la ramenèrent au camp. Fakuang l’emmena à sa tente, défaisant ses habits et soignant toutes les blessures que la magie n’avait pas réussi à guérir grâce à des onguents. Les Antekamis avaient l’habitude des coups et des façons d’aider le corps à s’en remettre. Il espérait que seule la fatigue était responsable de sa syncope et que sa graine de vie n’était pas atteinte. Il s’amusa du pansement qu’elle avait fait autour de la petite tache de goo : enrobé dans la sève, cela faisait presque un plâtre qui lui comprimait le bras. Il passa enfin sur le masque de la jeune homine un onguent cicatrisant, | ||
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+ | Puis il se releva, lui laissa une petite fiole de potion du combattant au chevet, pour quand elle se réveillerait, | ||
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+ | Il sortit admirer l’aube sur le Promontoire des Kipees, pensant à tout ce qu’il allait montrer à sa nouvelle apprentie. Il s’amusa aussi à faire l’inventaire du peu de possessions qu’elle avait dans son petit sac : une peluche yubo fatiguée, un carnet couvert de dessins et de griffonnages, | ||
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+ | Il s’endormit sur des rêves de destruction, | ||
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+ | La tente était vide. | ||
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+ | Elle n’avait pas pu aller bien loin, il y avait la patrouille autour du camp, du monde partout, ils ne l’auraient pas laissée partir. | ||
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+ | Mais elle n’était nulle part, personne ne l’avait vue. | ||
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+ | La sève désertant son masque, il retourna la tente, finissant par trouver les deux moitiés d’un pacte Karavan déchiré. D’où le sortait-elle ? | ||
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+ | Le Royaume. Elle était quelque part là-bas, la couleur verte du pacte ne trompait pas. La sale peste, c’était à l’autre bout d’Atys ! Le temps qu’il y aille, elle serait loin. | ||
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+ | Il poussa un hurlement de rage. Il allait la ramener ficelée comme un pâté de yubo ! Il allait lui montrer qui était le maître ! Nerveusement, | ||
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+ | Alertés par ses vociférations, | ||
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+ | -Tu comptes partir combien de temps ? | ||
+ | \\ -Le temps qu’il faudra ! | ||
+ | \\ -Tu as une mission à remplir dans quatre jours. | ||
+ | \\ -Vous en trouverez un autre, cette homine est à moi ! | ||
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+ | Le lieutenant lui mit un coup de la hampe de sa lance sur le masque : | ||
+ | \\ -Ça suffit. Nos relations avec le Cercle Noir ne sont déjà pas excellentes, | ||
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