L'homine lut les diverses annonces du panneau d'affichage en notant rapidement les informations qui pouvaient l'intéresser. Depuis le Retour, chaque semaine de nouvelles annonces fleurissaient de gens recherchant leurs proches. Elle les lisaient en espérant ne pas trouver de nom connus. Ceux qu'elle devait trouver… Pourvu qu'ils ne réapparaissent pas.
Quand à trouver des gens qui l'aurait connu, elle… Depuis longtemps l'espoir avait disparu.
Et pourtant à chaque fois, ces annonces attiraient son regard. C'était comme contempler la flamme d'une bougie à travers une vitre, coincée dans le froid de l'hiver et de la nuit. Ces gens qui espéraient, qui pouvaient rêver… Dont le chagrin pouvait s'effacer. Leurs larmes à eux étaient éphémères. Ils ne savaient rien des ombres de la Jungle.
Semaine après semaine elle lisait les noms, certaines annonces enlevées, d'autres qui restaient…
Un jour, en revenant du marché, elle veilla à ce que nul ne la remarque, puis sortit un petit mot de sa tunique rapiécée, qu'elle épingla à côté des autres, avec sur le masque une étrange expression de peur.
Puis elle s'éloigna rapidement.
Non, bien sûr, nul ne pourrait savoir que c'était elle. Il ne l'apprendrait pas. Et c'était dérisoire. Même pas un geste de rébellion… Juste, un instant, se donner l'illusion qu'elle aussi pouvait espérer. Qu'elle aussi pouvait encore croire…
Se brûler les ailes sur la flamme d'une bougie et disparaître dans un dernier éclat de lumière.
La mort, terrible compagne,
Dans nos pas, dans nos mots,
Dans nos cœurs et nos âmes
La vie, insane
Litanie de peurs et de maux
Funeste destinée sans flamme
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