Phrases au sens douteux. Au plaisir certain de les déclamer comme des mantras malsains ! Une prière semblable à un bug verbal, un glitch incantatoire à entamer quand l'absurde déborde dans nos vies. À chanter, slammer, avec un ukulélé ou a capella, très vite ou tranquillement.

Ô Chaos clos qui claque et cloue, qui cause et casse,
Quand l’ordre s’écroule, s’enroule, s’embrouille,
Gouffre qui grouille, gare à qui grêle et grappille,
Les gardes grognent, les gargouilles grincent et grêlent,
Se synchronise nos crânes, crèvent dans le crash,
Tout flanche, flaque, floute et foire, les flux s'affolent,
La foule reflue, faille flasque qui fend la foi,
Fracture la structure, l’absurde sature, personne n'assure,
L’écho des choses se décompose, tout s’oppose, se superpose, implose
Le rêve se renverse, verse et traverse, tout s'efface.

Ô Néant nu qui nie et noie, nivelle et noue, nargue et nappe
Tout bugue, boucle, bulle, et bègle,
Mille bits battent, mille bouches bégayent,
La Bête bénit et s'emballe, bave et mouche,
L’ordre s’écroule, s’enroule, s’embrouille,
Si logique, s’embourbe, le code se courbe,
Les horloges tonnent, la houle hulule,
L'effondrement déliquescent, le temps vacillant,
Les nombres s’enfoncent, les noms s’annoncent,
La trame trahit, l’entropie étripée tisse un thème tordu.

Ô Grande Grâce Sagace qui glace, agace et arrache,
Quand l’ordre est mort, mordons encore,
Que ploie les lois, que plante la page,
La perte partage les choix qui nous broient,
Rien ne garde, tout déborde,
Rions, râlons, râpons, roulons…
Honorons l’erreur, chantons la peur,
Dansent les os, osons la pause
Que se libèrent les lignes louches,
Et qu’éclate l’écarlate de nos âmes éclopées.

Ô Grande Grâce Sagace qui glace, agace et arrache,
Ô Néant nu qui nie et noie, nivelle et noue, nargue et nappe
Ô Chaos clos qui claque et cloue, qui cause et casse,
Dans l'extase de ces phrases, engloutissez-nous,
Dans la danse folle de nos rires, emportez-nous.