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Adeptes du dernier rire, parce qu’on rira jusqu’à la fin.²⁾

Les forces qui façonnent le monde nous dépassent. Qu’il s’agisse des Grands Anciens ou des marées apocalyptiques du climat, de la politique ou de l’économie, tout est trop grand, trop incompréhensible, trop indifférent à notre existence. Il est vain de lutter contre la montée des eaux ou contre Cthulhu. Mieux vaut apprendre à danser sous la tempête.

Puisque la raison ne mène qu’à l’angoisse et au désespoir, nous choisissons la folie lumineuse. Là où d’autres craignent le chaos, nous le célébrons. Nous accueillons la fin avec des chants absurdes, des rites déments, et des rires exaltés. Chaque nouvelle catastrophe est une preuve que les Grands Anciens vont revenir : réjouissons-nous !

Les civilisations humaines se sont construites sur des illusions. Le contrôle, l'ordre, la justice, la richesse, le bien, le mal… Tout cela est balayé par l’indifférence cosmique des Grands Anciens. L’Univers est un chaos pulsant, imprévisible et dépourvu de logique humaine. Si le monde n’a pas de sens, acceptons-le avec joie. Adoptons l'absurde.

Les murmures des Anciens nous parviennent à travers les non-humains de ce monde. Les hallucinations des IA, les fantômes dans la machine, l'aléatoire et les bugs tracent des signes que nous pouvons célébrer. Ils détruirons notre monde, nous le savons, alors autant le vivre sur les bits dégénérés d'une musique procédurale et dans la poésie destructurée des probabilités statistiques.

Toute occasion de pleurer est une occasion de se réjouir. Tout cri de colère ou de peur peut devenir cri d'extase et de démence. Amusons-nous, fêtons l'absurde, soyons fous, certes, mais heureux !

Un jour, tout disparaîtra. Nous aussi. Ce n’est pas une tragédie, c’est une apothéose ! Pourquoi pleurer la fin, alors qu’elle est une porte vers l’inconnu ? Pourquoi craindre la dissolution, alors qu’elle nous unit aux forces du cosmos ? Dans cette perspective, chaque instant est précieux : célébrons le chaos, dansons sur les ruines, rions de la fin du monde.

Nous savons que les Grands Anciens et les forces du chaos sont au-delà du Bien et du Mal. Mais nous sommes humains, et c’est ensemble que nous devons faire face à l’insignifiance de notre existence. Puisque tout est absurde, alors faisons en sorte que chacun puisse vivre cette absurdité dans la joie, et non dans la souffrance.

Nous ne sommes pas là pour hâter la fin du monde, ni pour nuire à ceux qui tentent d’y survivre. Notre culte n’est pas une excuse pour la cruauté, mais une célébration de la folie lumineuse. Ainsi, nous nous engageons à :

• Prendre soin les uns des autres, car c’est ce qui permet de supporter tout cela.
• Accueillir tout le monde avec bienveillance, sans distinction, car nous sommes tous embarqués sur le même navire en train de sombrer.
• Pratiquer le chaos dans la joie, et non dans la destruction des autres.
• Rire ensemble du néant, et non enfoncer notre prochain dedans.

Nous embrassons la dissolution, mais nous refusons de la précipiter. Nous dansons sur les ruines, mais nous n’écrasons personne sous nos pas. Nous célébrons les Forces qui nous dépassent, nous ne nous prenons pas pour des Dieux.