Lettre III Les mots au milieu de nulle part
Chère Fleur Sauvage
Il n’y a rien de plus désarmant dans la vie que les larmes qui coulent sur ton masque. Je ne sais pas quoi en faire et la seule idée qui me vient en tête c’est de partir. Je fuis pour nous protéger toutes les deux, te protéger de moi et mon impuissance. Ton masque est si beau durant les rares moments où il est parfaitement serein. Lisse et doux, quand tu me regardes avec tes grands yeux paisibles. J’aimerais que le temps fige et le contempler pour toujours.
Lorsque je perds cette lumière, je panique et me demande comment la faire revenir. Lorsque la pluie tombe, je sais que j’ai échoué quelque part et je m’en veux tellement. Je ne sais jamais si j’ai le droit de revenir vers toi, je finis toujours engloutie par l’envie de te retrouver. Alors je reviens.
Les mots que tu m’a apportés au milieu de Nulle Part ont fait un certain bout de chemin dans ma tête. Assez pour dissoudre une partie de la colère qui m’habite et dévoiler un peu plus de clarté sur certaines choses. Je continue de croire que l’Étranger apporte bokuu de chaos dans son sillon mais je ne prétends pas vraiment être mieux pour le moment. Toutefois je suis assez lucide pour m’en rendre compte, cela veut dire que je peux émerger et m’élever au-dessus de tout ça. Devenir une meilleure personne pour nous et pour notre famille. Je ne dis pas que ce sera facile, mais je te promets d’essayer. Cette pensée m’apporte un peu d’espoir pour la première fois depuis un bon moment.
Mata yumé
Yétin du Vide