Lettre VI Métamorphose
Mon cher Cousin,
L’autre jour à l’Eau du Repos tu m’as raconté que Mère t’avait pourchassée avec l’intention de te tuer. La lueur dans ses yeux ne t’a pas empêché de te battre pour ta vie. Je suis heureuse que tu n’aies pas succombé à la tentation d’abandonner, peut-importe que tu te sois battu ou que tu aies décliné le combat. Je réalise à quel point les gens qui t’entourent ont échoués à te transmettre leur affection et leur égard. Pour que tu en arrives là, nous avons tous échoués et je t’assure que le jour où tu manqueras à l’appel, certains verront leur monde s’écrouler. Blasés je ne pense pas, impuissants oui certainement mais surtout en colère contre eux-même, ils s’en voudront de ne pas avoir su comment te venir en aide.
Je vais te révéler quelque chose de terrible, parce que ça m’a aidé à avancer. Tu me haïras sans doute plus que tout au monde et je comprends. Mais cette chose m’a pousser vers les ténèbres avant que je trouve le moyen de m’en servir pour retrouver la lumière. Peut-être que c’est complètement vain, mais peut-être pas… Alors voilà, tu sauras et les dés sont jetés.
La raison pour laquelle que n’ai jamais porté la main sur Ylang Hao, est simple, je l’aime. Pas comme une figure maternelle, plus que comme une simple amie. Elle est tout ce que je veux même si je ne pourrai jamais l’avoir. Mon cousin, j’ai fini par réaliser une chose pendant que je tournais en rond dans le noir, c’est que même si elle ne ressent pas la même chose que moi, ce n’est pas grave. Parce que j’ai le droit de ressentir ce que je ressens et je n’ai pas l’intention d’arrêter. Je n’ai toujours pas résolu certaines questions. Je préfère prendre le temps d'y répondre calmement plutôt que de provoquer une catastrophe. J'aurais pu décider de me morfondre et rester paralysée par la peur mais finalement choisi de demander de l’aide à d’autres, même si je prends le risque de m’exposer et d'être jugée.
J’ai pris ta lettre déchirée et j’ai brulé ce qu’il restait avant de déposer les cendres dans un puit à offrandes. Je ne savais pas quoi faire d’autre de tes larmes, alors je les ai confiés aux Kamis. J’espère juste que tu ne te métamorphoseras pas en fontaine (comme celle à Zora).
Je comprendrais si tu ne voulais plus me parler, même si au fond de moi j’espère qu’on pourra traverser ces épreuves ensemble. Peut-importe ce que tu ressens, tu as le droit de vivre cette réalité. Il y a des gens qui t’aiment avec qui tu peux parler. Prends une chance, ça ne fonctionne pas toujours du premier coup, ce n’est pas toujours facile parce qu’en réalité, nous vivons tous des choses difficiles. Toutefois certains ont une expérience de la vie que nous n’avons pas et apportent un point de vue différent peut nous offrir un peu plus de clarté.
Nous sommes tous aussi imparfait que toi, et c’est une vérité absolue, j’en suis persuadée. Moais.
Yétin du Vide.
[note hrp: cette lettre n'est pas accrochée dans l'arbre, elle est envoyé par izam directement à son destinaire, elle n'est connue ig que de lui, ochi kami/gami no!]